© Salem Mostefaoui

Actualités

L’art et la matière d’Encore Heureux

Celles et ceux qui y étaient ne l’ont pas oubliée.  En mai 2018, le collectif Encore Heureux Architectes organisait, en marge de l’ouverture la 16e édition de la Biennale d’architecture de Venise, une fête au sein de l’ancienne caserne Guglielmo Pepe, sur l’île du Lido. Signe particulier ? Les festivités n’étaient que la partie visible d’une occupation temporaire des lieux où, six mois durant, les invités se sont succédé pour débattre, expérimenter, festoyer encore, en somme, refaire le monde.

Grande Halle © François Monier

La caserne Pepe, en partie aménagée à l’occasion de la Biennale d’architecture de Venise en 2018, était en fait un prolongement de l’exposition organisée par Encore Heureux au sein du Pavillon français, dans les Giardini : Lieux infinis, au sous-titre évocateur, « Construire des bâtiments ou des lieux ? ». Quatre ans plus tard, et quelques mois après le décès de Bruno Latour, cette question fait écho à celle que posait inlassablement le penseur de l’écologie politique : comment habiter la Terre aujourd’hui ?

« Projeter un bâtiment c’est souhaiter qu’un lieu advienne, existe et perdure. Une fois édifiées, nos constructions s’épaississent d’actions et d’histoires. Elles ont lieu », écrivaient les associés d’Encore Heureux dans le catalogue qui accompagnait l’exposition vénitienne. Parmi les lieux infinis illustrant le propos, les Grands Voisins à Paris, la Friche la Belle de Mai à Marseille ou l’Hôtel Pasteur à Rennes forment « des endroits auxquels ont été ajoutées suffisamment de qualités pour que la vie, comme un relais, aime à s’y développer encore et encore ». Et de joindre donc à la parole, le geste, en obtenant auprès des autorités locales une convention d’occupation temporaire pour occuper la caserne désaffectée construite à la fin du XVe siècle sur l’île du Lido, afin d’y organiser des résidences transdisciplinaires. Six mois durant, les acteurs des dix autres lieux infinis, et leurs invités, viendront y débattre et y expérimenter d’autres manières d’être au monde.

Retrouvez cet article en intégralité dans le numéro 452 d’AA : « La Fête »


 

 

Lieux Infinis
Catalogue de l’exposition au Pavillon français de la 16e Biennale internationale d’architecture de Venise,
Coédition avec l’Institut français,
2018

React to this article