En décembre 1977, alors que les zones pavillonnaires se multipliaient sur le territoire hexagonal, L’Architecture d’Aujourd’hui dédiait son numéro 194 à la réhabilitation des Grands Ensembles. La reconversion d’une usine, les Filatures Le Blan, transformées en logements et équipements de quartier par les architectes Philippe Robert et Ber­nard Reichen, fait partie des projets exemplaires de restructuration. 

« Les Filatures Le Blan se trouvent dans le sud-est de la commune de Lille, en plein cœur du quartier de Moulins-Lille. Composée de deux bâtiments, l’usine a été construite en trois temps, en 1900, 1925 et 1930. En 1967, elle est désaffectée, exceptée la chaufferie, plus récente et encore utilisée par une usine voisine. La ville de Lille s’est portée acquéreur des bâtiments et l’Office Public HLM de la Communauté Urbaine de Lille a proposé, pour une reconversion éventuelle, un concours restreint, sans imposer de programme.

Pour le passant, les Filatures Le Blan ont l’aspect d’une forteresse caractéristique de l’architecture industrielle prisée dans le Nord de la France, en Grande-Bretagne (les Filatures de Manchester) et aux Etats-Unis : façades en brique, tours crénelées et murs épais (70 à 100 cm). L’ossature des bâtiments se compose de poteaux en fonte, de poutres en acier et de murs en brique. Les menuiseries en bois (1900) sont demeurées intactes ; l’éclairage des étages y était très étudié, en raison du difficile travail en atelier de la fabrication des fils.

Le bâtiment principal s’étend sur 190 mètres de long, 19 mètres de large et 18 mètres de haut. Il se compose de quatre niveaux et demi, chacun de 4.300 m² avec de 20.000 m2 de surface utilisable. Les architectes lauréats du concours avaient entrepris une triple démarche : une analyse architecturale et technique des bâtiments, une recherche conduite avec le concours de la Chambre de Commerce sur les demandes et les offres en matière de commerce pour le quartier et pour l’agglomération lilloise et une enquête de sociologie urbaine. »

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