Mention honorable, concours international Horse Park, Yeongcheon, Corée du Sud
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L’esprit des lieux, avec Loci Anima

Cet éditorial d'Emmanuelle Borne est extrait du hors-série L'Architecture d'Aujourd'hui – Particules élémentaires – consacré au travail de l'agence Loci Anima.
Ce numéro spécial est disponible sur notre boutique en ligne.

L’image, tenace, faisait le tour des médias quelques semaines après les débuts du confinement italien : celle des canaux vénitiens qui, débarrassées des flux de touristes, retrouvaient une eau plus pure qu’elle ne l’avait été depuis des décennies. C’est sans doute l’une des leçons les plus marquantes de cette crise sanitaire : rendue exsangue par notre surexploitation, la nature ne s’est jamais aussi bien portée que durant les semaines de confinement d’une partie de la population humaine pour ralentir la propagation de la pandémie du Covid-19. Ce lien entre la nature et l’homme est aux fondements de la démarche adoptée par l’architecte Françoise Raynaud, fondatrice de l’agence Loci Anima en 2002. «La crise sanitaire du Coronavirus doit nous engager à bâtir un modèle économique plus responsable selon lequel l’homme n’aurait pas de droit inaliénable sur le monde du vivant mais au contraire le devoir de préserver la nature », soutient-elle dans les pages du hors-série que L’Architecture d’Aujourd’hui a consacré aux travaux de son agence. Comme son nom le suggère, Loci Anima défend depuis ses débuts une vision animiste du monde, qui dote les lieux d’une âme. « C’est une provocation poétique pour dire tout simplement que les lieux ont des droits. En partant de ce présupposé, on est plus enclin à respecter notre environnement ». Françoise Raynaud ne conçoit pas l’architecture autrement que dans son acception bioclimatique, elle ne conçoit pas ses bâtiments en dehors des écosystèmes, humains et naturels, auxquels ils sont liés. « Être visionnaire ne revient pas à rechercher toujours plus de technologies. C’est, au contraire, aspirer à ne produire que ce qui est nécessaire». La crise que nous traversons nous aura sans doute, enfin, tous ralliés à la cause défendue depuis une décennie déjà par Loci Anima.

 

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