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15e Biennale d’architecture de Venise : « Try this at home »

© Bruce Chatwin / Trevillion Images
© Bruce Chatwin / Trevillion Images

Sur une échelle plantée au milieu du désert de Nazca (Pérou), une femme scrute l’horizon. Si ce qu’elle voit est inaccessible à celui resté à terre, son mouvement est une invitation, celle lancée par Alejandro Avarena aux prochains visiteurs de la 15e Biennale d’architecture de Venise (organisée du 28 mai au 27 novembre 2016), dont il assure le commissariat.

Cette photographie de Bruce Chatwin sert de point de départ à la réflexion de l’architecte chilien. Lors de la conférence de presse organisée à l’Institut italien à Paris le 24 février dernier, celui-ci a présenté son approche de « l’esprit » de la Biennale : offrir un nouveau regard, réaliste, sur le monde et ses mutations et présenter des initiatives « issues de praticiens, mais aussi de la société civile, qui font la différence ».

Une série de mots martelés à l’écran : inégalité, déchet, crime, pollution, ségrégation, communautés, … rappelait les priorités. Selon la vision « optimiste » d’Alejandro Aravena, il serait temps que ces problèmes, idéalement matières premières de l’architecture, fassent l’objet d’une discussion constante avec le public concerné. Pour cela, le commissaire a tranché : « dans l’exposition principale, nous ne montrerons que des projets réalisés ». Si l’architecture est terrain de combat, elle doit aussi, estime-t-il, apporter des réponses à ce combat. Parmi les 88 agences « engagées », une seule agence française : LAN. « Je ne les connais sans doute pas assez bien », concède Aravena. A la prochaine Biennale, ce serait donc surtout à Frédéric Bonnet et le collectif AJAP14, commissaires du pavillon français, de faire la différence.

« Take the risk of trying », poursuit l’architecte chilien, convaincu des bienfaits de l’échec. Une assertion qui vaut aussi pour le public : « Try this at home ». Alejandro Aravena a pensé cette Biennale 2016 comme une banque d’idées et d’outils dans lesquels le visiteur pourra puiser à sa guise. Séduisante, cette architecture participative est-elle réaliste ? Jusqu’où le spectateur peut-il devenir acteur, quand il s’agit d’architecture ?

© Alejandro Aravena
© Alejandro Aravena


Anastasia de Villepin

 

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