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Sélection lecture : Architectures Méditerranéennes

En préparant le numéro 449 « Architectures Méditerranéennes », qui sous-tendait entre autres la question du renouvellement des techniques de construction vernaculaires, la rédaction d'AA a pu découvrir une multitude d'ouvrages. En voici une sélection.

Métabolismes urbains. De l’hygiène à la ville durable, Naples 1884-2004, Roberto d’Arienzo, MétisPresses, 2017

« La ville de Naples constitue un cas emblématique du rapport ambivalent qu’entretient une métropole avec ses restes. Traversée cycliquement par des crises liées à la gestion des déchets, Naples oscille entre pathologie et renouveau urbain. L’épidémie de choléra de 1884, la transformation de jardins en potagers de guerre sous le régime fasciste, la crise des ordures de 1997, mais aussi les opérations de reconversion urbaine et de stratification, la dilapidation ou le recyclage architecturaux constituent autant d’épisodes d’une histoire complexe reliant gestion des flux métaboliques et aménagement du territoire.

Nous conduisant dans le ventre de la ville, l’auteur interroge les multiples métabolismes qui régissent les restes, et notamment l’évolution des méthodes de traitement et de valorisation adoptées au sein du système urbain napolitain. Il se concentre en particulier sur l’architecture et l’importance des restes bâtis à l’intérieur de l’écosystème urbain, en se fondant sur l’analyse de la Naples post-industrielle et des différents processus de reconversion dont elle est le résultat.

Métabolismes urbains offre ainsi une analyse historique de ce contexte urbain unique, en mobilisant un grand éventail de sources documentaires originales et inédites. Par son approche mêlant architecture, urbanisme, sociologie et anthropologie, il vient enrichir la compréhension du rapport de la ville à ses déchets et à ses friches et met en lumière le rôle crucial du rémanent, du négligé, de l’oublié et du latent dans la constitution de nos urbanités.
Deux Promenades photographiques, réalisées par Adamo Maio, s’intercalent aux chapitres et accompagnent le lecteur à la découverte d’un visage peu connu de la ville parthénopéenne. »

www.metispresses.ch

 

TerraFibra Architectures, Dominique Gauzin-Müller & Aurélie Vissac, Éditions du Pavillon de l’Arsenal, 2021

« Face au défi climatique et à la nécessaire adaptation des systèmes constructifs, l’utilisation de matériaux biosourcés et géosourcés offre des solutions techniques vertueuses. Certaines sont éprouvées depuis des siècles, d’autres s’inventent aujourd’hui.

Ce livre témoigne du potentiel de ces modes constructifs en analysant les 40 bâtiments finalistes du TERRAFIBRA Award, premier prix mondial des architectures contemporaines en terre crue et fibres végétales. Classés en fonction des techniques (pisé, terre coulée, bauge, adobe, bloc de terre comprimée, torchis et enduit) ou des matériaux utilisés (chanvre, paille, roseau, bambou), les projets témoignent de l’engagement d’équipes pionnières réunissant architectes, ingénieurs, constructeurs et maîtres d’ouvrage. Ils démontrent qu’il est possible de bâtir autrement, en s’appuyant sur des ressources et des savoir-faire locaux sans renoncer à l’innovation. Ancrées dans leur territoire, ces architectures frugales et créatives ouvrent de nouveaux horizons pour la construction et la rénovation. »
www.pavillon-arsenal.com

Cinés Méditerranée, Stephan Zaubitzer, Building Books, 2021

« Depuis bientôt vingt ans, le photographe Stephan Zaubitzer sillonne le monde en quête de salles de cinéma, en activité ou désaffectées, pour les capturer à la chambre grand format, frontalement et sans effet. En faisant l’inventaire de ces architectures régies par les lois de l’optique, il livre un témoignage sous le sceau de la mémoire. Sa série «Cinés Méditerranée» se concentre sur cinq pays de la rive sud: Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte et Liban. L’ouvrage accompagne l’exposition éponyme à La Chapelle des Pénitents Bleus à La Ciotat, qui jouxte l’Eden, doyen mondial des cinémas. Il est préfacé par Alain Bergala et prolonge le corpus photographique présenté à La Ciotat, en offrant également une vision cartographique de la série. »

www.buildingbooks.fr

 

Sustainable Design 8, Marie-Hélène Contal et Jana Revedin, Éditions Alternatives, 2020

« Le Global Award, créé en 2006, est un un concours inscrit dans le paysage de l’architecture durable mondiale et qui récompense chaque année cinq architectes qui contribuent à un développement plus équitable et durable et construisent une démarche innovante et participative pour répondre aux besoins des sociétés, qu’ils soient experts en écoconstruction ou acteurs de l’autodéveloppement.
Pour célébrer le centenaire de la création du Bauhaus par Walter Gropius, le Global Award 2019 honore l’objectif multidisciplinaire et social-réformateur de la pédagogie du Bauhaus en donnant pour sujet : « L’architecture est une science, un art et un métier au service de la société. »
Les lauréats de cette nouvelle édition sont : le docteur Werner Sobek (Allemagne), Ersen Gürsel (Turquie) ; Rozana Montiel (Mexique), Ammar Khammash (Jordanie) et Jorge Lobos (Chili). »

www.editionsalternatives.com

 

Architectures du bien commun, Salima Naji, MétisPresses, 2019.

« Défendre une architecture du bien commun signifie interroger l’objet architectural en privilégiant les conditions sociales de son édification, l’usage, l’attachement aux lieux ou encore les pratiques spatiales qui lui sont spécifiques. À ce titre, les communautés de l’Atlas et du Sahara marocains représentent une source d’inspiration pour une réflexion sur la durabilité des constructions contemporaines. Dans les oasis ou encore les greniers collectifs, incarnations du bien commun, c’est le savoir-faire de solidarités historiques qui se manifeste. Témoin de la capacité humaine à constituer un environnement viable malgré des contraintes climatiques extrêmes, l’architecture y est pensée tel un objet intégré à son environnement, où se lient étroitement agriculture et construction autour de la pierre, de la terre et des végétaux les plus résistants.

En s’appuyant sur de multiples expériences de chantier menées au Maroc, et largement relatées dans cet ouvrage, Salima Naji montre qu’il est possible de dépasser la pure esthétique de l’héritage, qui oppose tradition et modernité de façon stérile, afin d’interroger plutôt son capital de résilience: une dynamique constante d’adaptation qu’il faut réactiver pour sortir des logiques globales et nocives, dont l’omniprésence actuelle du béton est l’expression la plus évidente. Comme le travail de l’auteur le prouve, il est possible, en multipliant les projets intégratifs et participatifs, de réinvestir les techniques dites «vernaculaires» en recréant des filières constructives au profit d’un véritable développement soutenable. »

www.metispresses.ch