Marcel Lachat. Ventouse sur la façade d'un HLM. Genève © Collection Nelly Chanéac
Marcel Lachat. Ventouse sur la façade d'un HLM. Genève © Collection Nelly Chanéac

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Les ventouses insurrectionnelles de Jean-Louis Chanéac

En 1968, l’architecte français Jean‑Louis Chanéac présentait pour la première fois en public, à l’Académie Royale d’Architecture de Bruxelles, son « Manifeste de l’architecture insurrectionnelle », plaidant pour la multiplication de cellules parasites, ces « éléments volumétriques habitables », sur les façades d’ensembles d’habitations.

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En 1970, Marcel Lachat accrochera une telle ventouse sur la façade d’un HLM à Genève. « J’ai rencontré Marcel Lachat à Romont en Suisse en 1969. Il avait commencé des études d’architecture à Genève où il connu Pascal Haüsermann. Il a réalisé sa cellule pirate, ou parasite, en se servant d’un ballon sonde comme moule perdu et en projetant de la mousse de polyuréthane à l’intérieur », précisait Chanéac dans un courrier adressé à François Barré, alors secrétaire général du Centre de création industrielle.

Marcel Lachat. Ventouse sur la façade d'un HLM. Genève © Collection Nelly Chanéac
Marcel Lachat. Ventouse sur la façade d’un HLM. Genève © Collection Nelly Chanéac

La croissance rapide de nos agglomérations, la mutation de notre société, l’explosion démographique ont amené les pouvoirs publics à créer des plans d’urbanisme à l’échelle d’une cité, puis à l’échelle de l’aménagement du territoire. La machine administrative mise en place est devenue extrêmement lourde, constituant un frein intolérable aux forces dynamiques, aux élans, aux nécessités immédiates, à la vie. D’autre part, sur le plan architectural, un énorme malentendu s’est créé. Les visionnaires du début du siècle ont dénoncé les ornementations décadentes, les espaces inutiles, les mensonges structuraux. Le combat qui était nécessaire à l’époque a donné bonne conscience à ceux qui construisent les grands ensembles d’habitations d’aujourd’hui.

Jean-Louis Chanéac, projet d'immeubles, Aix-les-Bains, 1971 © Archives départementales de Savoie, fonds Chanéac, courtesy Nelly Chanéac
Jean-Louis Chanéac, projet d’immeubles, Aix-les-Bains, 1971 © Archives départementales de Savoie, fonds Chanéac, courtesy Nelly Chanéac

Les précieux espaces inutiles ont disparu, les formes ont été rendues primaires sous prétexte de rationalisation. Il devient alors facile de faire les plans, il devient rassurant de métrer, d’évaluer et de contrôler avec précision…

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