Prix AMO

Architecture audacieuse

Les candidatures pour le Prix AMO 2025 sont ouvertes jusqu’au 30 juin 2025 (cliquez ici pour en savoir plus). Partenaire depuis 2019, la rédaction de L’Architecture d’Aujourd’hui propose une série d’articles pour raconter, interroger, étayer les intitulés des 6 catégories qui ont fait la réputation et l’unicité de ce prix devenu référence. Première catégorie à être décortiquée, celle récompensant la mise en œuvre la plus audacieuse.


Depuis 1983, l’association AMO – architecture et maîtres d’ouvrage – célèbre une conviction forte : un projet n’est jamais l’œuvre d’un seul. Il naît toujours d’un dialogue. Un an après sa création, AMO lance son prix d’architecture pour mettre en lumière les collaborations les plus inspirantes.

En 2018, ce prix se transforme. Sous l’impulsion de Martin Duplantier, les catégories traditionnelles laissent place à des thématiques plus sensibles et ouvertes : métamorphoses, audaces, catalyseurs urbains, lieux productifs, typologies inventives, dialogues franco-européens.

Aujourd’hui, avec l’arrivée de Céline Bouvier et Matthias Navarro à la co-présidence, le Prix AMO évolue à nouveau. Si le dialogue reste au cœur, les transitions – écologique, sociale, économique, territoriale – deviennent un critère central.

À compter de 2025, le palmarès du Prix AMO distinguera celles et ceux qui ne se contentent plus de bâtir, celles et ceux qui transforment. Qui réparent, inventent, relient. Qui construisent déjà le monde de demain.Parmi tous les projets qui seront soumis, un seul se verra décerner le ‘Prix AMO’ : celui qui incarne avec le plus de justesse l’ensemble des ambitions du Prix, au-delà même de sa catégorie.

Prix de la mise en œuvre la plus audacieuse, là où le chantier devient manifeste.

À l’heure où le secteur du bâtiment se réinvente sous la pression conjuguée de la crise climatique, des pénuries de ressources et d’une exigence sociétale accrue, une conviction émerge : le chantier est devenu un terrain d’avant-garde. C’est là, dans la matière, dans l’assemblage, dans les gestes mêmes de la construction, que s’écrit une autre manière de bâtir. Et c’est précisément ce que vient récompenser le Prix de la mise en œuvre la plus audacieuse.

Ce prix ne célèbre pas simplement la prouesse technique. Il distingue un courage. Celui de prendre des risques pour faire mieux. Mieux en termes de durabilité, d’impact, de cohérence. Mieux pour le territoire, pour les filières, pour la planète. Face à l’inertie d’un secteur longtemps dominé par la standardisation et les logiques de volume, il récompense les ruptures positives : le béton de chanvre là où on attendait du béton tout court, les tuiles issues de déblais de chantiers, les structures en bois lamellé local au lieu d’acier importé, les charpentes vissées pour être démontables, les préfabrications en filière sèche.

Mais l’audace ne se limite pas à la matière. Elle réside aussi dans le processus. Dans ces chantiers menés avec des artisans-formateurs, ces coopératives de production intégrées aux projets, ces systèmes constructifs hybrides nés d’alliances inédites entre ingénieurs et ouvriers, designers et filières agricoles. Elle s’incarne dans l’agilité d’un planning, dans la gouvernance partagée d’un lot, dans le pari de l’inconnu assumé ensemble par les acteurs du projet.

C’est cela que le jury du Prix AMO vient observer et saluer : non pas un geste spectaculaire, mais une transformation en profondeur. Une capacité à faire face à la complexité sans céder à la facilité. Une volonté de replacer l’acte de construire au service du vivant.

Et si, demain, l’audace devenait la norme ? Si les matériaux biosourcés, les circuits courts et les structures démontables cessaient d’être l’exception pour devenir l’évidence ? Le Prix de la mise en œuvre la plus audacieuse est un signal. Il dit à la profession : il est temps de faire autrement. Et à ceux qui ont déjà sauté le pas : vous êtes les précurseurs.


Redécouvrez ci-dessous le projet lauréat en 2024 du Prix de la mise en œuvre la plus audacieuse (le pôle éducatif Léo-Lagrange conçu par les architectes Jean et Aline Harari pour la ville des Mureaux) et à ce lien le livret réunissant l'ensemble du palmarès 2024.

                            

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