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Patience, ça pousse !

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Vue d’ensemble (P. Guignard pour la SAEM Val-de-Seine Aménagement)

Faire d’un équipement public en cœur de ville un milieu propice à l’épanouissement d’un écosystème, tel est le pari de l’agence parisienne Chartier Dalix architectes (Frédéric Chartier et Pascale Dalix) avec le groupe scolaire des Sciences et de la Biodiversité livré en septembre 2014 à Boulogne-Billancourt (92).

Charmes, tilleuls, frêne, noisetiers ou framboisiers, mais aussi hirondelles, rougegorges ou mésanges bleues : quand l’architecte Pascale Dalix égrène quelques-uns des composants de cet équipement scolaire, le traditionnel jargon technique semble bien loin. Déployant ses 6.766 m² sur quatre niveaux – dont 18 salles de classes maternelles et élémentaires ainsi qu’un gymnase d’environ 2.500 m² –, le bâtiment est coiffé par différentes essences plantées qui, à terme, composeront une forêt ! « Cette mission d’accueillir un morceau de paysage dans un tissu extrêmement dense [le Macrolot A4 Est, dans la ZAC “Seguin-Rives de Seine”] était présent dans le cahier des charge du concours », précise l’architecte.

Outre une toiture qui mêle prairie, lisière et îlot forestier, la SAEM Val de Seine (société anonyme d’économie mixte), maître d’ouvrage du projet, avait émis le souhait d’un mur « habité ». Entendu une façade où faune et flore trouvent les conditions nécessaires pour leur développement. D’une unique façade, l’agence Chartier Dalix a fait une enceinte. Composée de panneaux de béton préfabriqués, l’enveloppe enserre toute la circonférence du projet. Disposés en quinconce, les blocs de béton ne forment pas une trame aussi aléatoire qu’elle en a l’air. L’agencement a été étudié afin de « démultiplier les situations ». Les architectes ont en effet prévu différents interstices et anfractuosités afin que s’accroche et se déploie la nature. Plantes grimpantes et autres plantes de roche y trouvent terreau et les aspérités servent également à la nidification des quelques 35 espèces d’oiseaux qui existent dans la région.

À l’image d’une nature indigène, qui d’ailleurs se régénère de manière naturelle et ne nécessite donc pas d’entretien, ce « morceau de paysage extrudé » s’épanouira au fil des ans. « Il ne faut pas oublier que les murs de citadelles mettent parfois deux-cent ans avant d’être colonisés par des hirondelles », rappellent les architectes. Effectivement, l’ensemble est pour l’instant plus minéral que verdoyant. Au groupe scolaire des Sciences et de la Biodiversité, le temps est un composant aussi essentiel que le béton ou les graminées. •

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Photo de Cyrille Weiner

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Photo de Cyrille Weiner

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Plan de la toiture (Chartier Dalix architectes)

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Plan du rez-de-chaussée (Chartier Dalix architectes)

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Par Emmanuelle Borne

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