Sur une plateforme en béton, le bâtiment s'articule autour d'une terrasse ouverte, qui forme l'entrée du club-house @Bast - Bureau architectures sans titre
Club-house et local espaces verts, Aussonne, Haute-Garonne, 2018 @Bast - Bureau architectures sans titre

Inclassable

Bast, à l’essentiel

Le pavillon français de la Biennale d’architecture de Venise 2016, sous la férule de Frédéric Bonnet avec le collectif Ajap14, avait mis l’accent sur cette génération d’architectes, frisant la quarantaine aujourd’hui, qui situe naturellement les limites de son métier dans une dialectique tendue entre l’épure architecturale et un budget contraint. Fondé en 2013, Bast – Bureau architectures sans titre – fait partie de cette « génération crise » qui conduit, à l’occasion de chaque projet, des recherches débouchant sur des dispositifs innovants, aussi élémentaires soient-ils.

Qu’ont en commun les Français Bruther, Studio Muoto ou Bast ? Si les derniers sont pour l’instant loin de connaître les échelles – et la notoriété – des premiers, il ne paraît pas excessif de les affilier à un même mouvement qui, au cours de la dernière décennie, a renouvelé la scène contemporaine française. Néo-brutalistes, concepteurs de machines capables, néo-fonctionnalistes ? La réponse des associés de Bast ne s’embarrasse pas de chapelles : « Ce qui nous rapproche est la réponse à la question suivante : où va-t-on mettre le budget d’un projet ? Et ce sera plutôt dans un beau volume que dans un beau parement », soulignent Laurent Didier, Mathieu Le Ny et Louis Leger. Fondé sous forme de SARL en 2013, le Bureau architectures sans titre a choisi de se muer en Scop en 2016, « pour mettre en corrélation le statut juridique et [son] mode de travail ». Car, à l’origine de Bast, il y a une vision horizontale de l’entreprise, qui appelle une implication identique de la part de tous les collaborateurs, chacun étant à la fois associé et salarié, pendant un temps réduit s’il le faut. De trois à cinq, ils sont ainsi, aujourd’hui, de nouveau trois, s’alliant le temps de la conception, se répartissant en binômes le temps des chantiers. « On va à l’essentiel. » Les propos de Laurent Didier, Mathieu Le Ny et Louis Leger sont sans équivoque : à tout prendre, ils favoriseront toujours le chantier à la communication du projet – « Quand on signe un projet, c’est pour le construire » – le gros oeuvre aux finitions et un budget serré à une enveloppe économique généreuse. « L’argent nous embarrasse parce qu’ il nous empêche de faire certains choix », disent-ils. Tout cela n’implique pas seulement de dessiner avec précision : le chantier est un laboratoire à ciel ouvert.

Retrouvez l’intégralité de cet article écrit par Emmanuelle Borne dans le numéro 432 d’AA, disponible sur notre boutique en ligne.

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