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Vurpas Architectes : d’une filature à un musée contemporain

En 2017, l’agence lyonnaise Vurpas Architectes livrait le projet de réhabilitation et d’agrandissement de la filature nommée Maison Rouge pour l’accueil du Musée des Vallées Cévenoles, à Saint-Jean-du-Gard. Une réinterprétation contemporaine d’une architecture vernaculaire.

Vue du musée côté Sud © Kevin Dolmaire
Vue du musée côté sud. © Kevin Dolmaire

Au cœur des Cévennes, le Musée des Vallées Cévenoles vient de s’implanter dans la Maison Rouge, ancienne filature en brique, restaurée et agrandie. Fidèles à cette volonté, entre traditions et modernité, les architectes, lauréats du concours en 2011, ont imaginé un bâtiment capable de répondre à ce double challenge. Maison Rouge est un bâtiment atypique par son architecture et hors norme dans le rôle qu’il a joué dans l’histoire de la filature industrielle de la soie. Construit entre 1836 et 1838, l’édifice intégrait une des plus grosses unités de production de la région.

© Kevin Dolmaire
© Kevin Dolmaire

La filature Maison Rouge est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 2003. Grande nef de brique et de verre, elle a tous les atouts d’un bâtiment industriel du XIXème siècle, avec les transformations architecturales que le temps lui a imposé. Les architectes se sont glissés dans l’histoire d’un pays et de sa culture, respectant pas à pas les traces du parcellaire. C’est sur ces traces que va s’appuyer l’organisation du projet, aussi bien pour ses parties construites que paysagères. L’extension se fait sur trois lanières, de largeurs et hauteurs différentes, en référence aux « bancels », les restanques cévenoles. Elles s’élargissent par endroits pour former des espaces extérieurs, des jardins thématiques, et apporter lumière et vues. La première lanière est le bâtiment historique Maison Rouge. Tout contre, celle qui constituait la galerie Est s’ouvre désormais vers l’extérieur. La suivante reste vide entre Maison Rouge et l’extension afin de créer cour et jardin pour le musée. 

© Kevin Dolmaire
© Kevin Dolmaire

L’architecture rurale devient une source d’inspiration et la matière première du paysage devient architectonique. Le projet fait l’objet d’une restauration envisagée dans le plus grand respect : les éléments caractéristiques sont nettoyés, restaurés, déposés, repris, remplacés dans l’envie de se rapprocher le plus justement du bâtiment originel. À l’intérieur, toutes les traces d’équipements et d’appareillages significatifs sont conservées pour participer à la mise en scène de l’ancienne vie de l’atelier. La scénographie se fait autour d’un parcours très fluide et une déambulation naturelle entre la Maison Rouge et l’extension. On passe de l’une à l’autre par les passerelles vitrées, au nord et au sud, comme pour symboliser deux temporalités marquées par deux ambiances très différentes. Elles gèrent aussi les différences de niveau.Capture d’écran 2018-01-31 à 10.56.50

Texte tiré des propos des architectes

Maître d’ouvrage : Alès Agglomération
Maîtrise d’oeuvre : Vurpas Architectes (mandataire) et Joël Tanguy (architecte associé)
Scénographie : Fakestorybird Marion Lyonnais
Conception signalétique : Atelier des [créations] fantasques
Bureau d’étude : OTEIS
Paysagiste : Nathalie Lucas
Surface totale : 3 300 m² dont 1 620 m² réhabilitation
Coût : 8 580 M€ HT (dont 1 240 M€ HT muséographie)

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