Actualités

La couv’ d’AA. N° 197, juin 1978

©L'Architecture d'Aujourd'hui
©L’Architecture d’Aujourd’hui

Cet article par Jean-Philippe Hugron est extrait du n° 425 de L’Architecture d’Aujourd’hui, dédié à la scène belge et paru en juin 2018. 

L’angoisse ! Venturi vampirise l’attention. La reconnaissance de son épouse et associée, Denise Scott Brown, est tristement laborieuse ; elle ne partage d’ailleurs toujours pas le Pritzker obtenu par son mari en 1991. L’angoisse ! La couverture du num.ro 197 de L’Architecture d’Aujourd’hui (juin 1978) exhume une autre victime : John Rauch. Qui s’en souvient ? Son nom est pourtant inscrit en gros, grand et gras : Venturi & Rauch. L’homme est associé de 1964 . 1989. Vingt‑cinq ans . l’ombre de Robert et pas même une page Wikipédia… Une brève enquête permet de retrouver sa trace ; il abandonne l’architecture, prend des cours de peinture et se consacre désormais à la production de croûtes… l’angoisse.
L’angoisse ! Celle de découvrir, en une de la revue, ce dessin où des colonnes obèses supportent un fronton sous stéroïdes. L’angoisse ! Celle que Jean-Louis Sarbib, auteur du dossier monographique, devine dans les provocations du couple Venturi-Scott Brown face aux valeurs de la société contemporaine. L’angoisse toujours… mais avec une pointe d’humour. « Peut-il en être autrement quand on emprunte à l’archéologie ses formes sans pour autant être lugubre ? » note Robert Venturi dans les pages de L’Architecture d’Aujourd’hui. « Notre définition est que l’Architecture est un abri doté de symboles, un abri sur lequel sont appliquées des décorations. Une telle définition ne manquera pas de choquer de nombreux architectes parce que l’Architecture n’a été considérée, ces soixante-quinze dernières années, qu’en termes d’espaces, de technologie, de biologie ou de linguistique. Aucune des définitions de l’architecture moderne n’a jamais fait référence à la notion d’ornement (ou de décoration) et n’a jamais explicitement inclus celle d’abri », écrit-il. Quarante ans plus tard, les formes ont certes changé, mais le propos reste identique. Post‑mo, ils étaient. Post-mo, nous sommes. L’angoisse !

Retrouvez l’intégralité du numéro 425, dédié à la scène belge, sur notre boutique en ligne.

React to this article