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Retour sur la soirée Affinités Créatives #1, avec Eric Reinhardt et Aldric Beckmann

Eric Reinhardt, Emmanuelle Borne et Aldric Beckmann lors de la soirée Affinités Créatives #1, à l'Atelier Tarkett © Mathilde Weill
Eric Reinhardt, Emmanuelle Borne et Aldric Beckmann lors de la soirée Affinités Créatives #1, à l’Atelier Tarkett © Mathilde Weill

Ce mercredi 24 janvier a eu lieu la première rencontre Affinités Créatives, une discussion entre l’architecte Aldric Beckmann et l’écrivain Eric Reinhardt. Cet échange a été l’occasion d’aborder les questions de l’architecture d’un récit et du récit dans l’architecture.

AA organise à l’Atelier Tarkett les rencontres Affinités Créatives, et invite architectes et créateurs d’autres disciplines à échanger tant sur l’acte de création et leurs inspirations, que sur leurs démarches respectives. Pour ce premier échange, modéré par la rédactrice en chef d’AA Emmanuelle Borne, Aldric Beckmann, architecte cofondateur de l’agence Beckmann N’Thépé, et Eric Reinhardt, romancier et éditeur d’art, ont été invités à échanger autour du thème « contexte, espace, forme ».

Soirée Affinités Créatives #1, à l'Atelier Tarkett © Mathilde Weill
Soirée Affinités Créatives #1, à l’Atelier Tarkett © Mathilde Weill

Complices depuis la monographie de l’agence Beckmann N’Thépé, parue en 2016 aux éditions Loco, dans laquelle Eric Reinhardt raconte les projets non réalisés de l’agence, les deux créateurs ont discuté de processus narratif, de temporalité comme contrainte de création et d’inspiration entre architecture et littérature.

Dans son approche du roman, Eric Reinhardt s’intéresse à l’architecture de l’écrit, en travaillant la structure et la matérialité du texte pour qu’il procure un plaisir indépendant et supplémentaire au récit. Aldric Beckmann a, lui, insisté sur l’importance de la narration pour accompagner le temps d’un projet, et de la nécessité de transmettre l’architecture par une émotion, et non par la description.

Eric Reinhardt et Emmanuelle Borne lors de la soirée Affinités Créatives #1, à l'Atelier Tarkett © Mathilde Weill
Eric Reinhardt et Emmanuelle Borne lors de la soirée Affinités Créatives #1, à l’Atelier Tarkett © Mathilde Weill

Pour mon dernier roman, La chambre des époux, je n’ai pas arrêté de penser pendant que j’écrivais ce livre, à ma visite en janvier 2015 des bâtiments de Tadao Ando sur l’île de Naoshima. C’est l’une des expériences les plus fascinantes que j’ai jamais vécu.

Emmanuelle Borne et Aldric Beckmann lors de la soirée Affinités Créatives #1, à l'Atelier Tarkett © Mathilde Weill
Emmanuelle Borne et Aldric Beckmann lors de la soirée Affinités Créatives #1, à l’Atelier Tarkett © Mathilde Weill

Je pense que l’inspiration de l’architecture est architecture. Qu’on aille chercher dans la littérature, dans la musique, dans la peinture, la sculpture, etc, on va chercher de l’architecture. Quand on parle de procèss d’avancement sur un projet, c’est ce que j’aime bien appeler l’intuition cultivée.

Les soirées Affinités Créatives se déroulent à l’Atelier Tarkett. Ouvert en septembre 2017, ce lieu d’échanges et de co-création est dédié aux architectes et designers. L’Architecture d’Aujourd’hui accompagne la programmation de ce lieu atypique à travers les soirées Affinités Créatives.

Soirée Affinités Créatives #1, à l'Atelier Tarkett © Mathilde Weill
Soirée Affinités Créatives #1, à l’Atelier Tarkett © Mathilde Weill

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  • EL, the , wrote:

    Deux remarques :
    1. Cette question de ce que l’école n’apprend pas du cadre professionnel occulte souvent celle de ce que l’on apprend à l’école et qui ne s’apprend pas dans ce même cadre professionnel. Et la matière à intégrer (apprendre à représenter correctement, comprendre la construction, apprendre à jongler avec des complexités de plus en plus nombreuses au fur-et-à-mesure de l’apprentissage, constituer une culture architecturale, urbaine, sociologique, historique…) est déjà très conséquente dans les 5 années de l’enseignement.
    2. La précarisation de l’emploi est aussi une des raisons de cette écart entre les deux univers : le salariat – qui, avant permettait de faire un apprentissage progressif du métier en parallèle de l’enseignement reçu – a été remplacé par le stage (hors les stages obligatoires), non rémunéré – qui fait que seuls ceux qui ont les moyens (de travailler sans rémunération) peuvent découvrir en parallèle le métier.

    Alors peut-être faut-il revoir la HMO, pour l’étaler sur deux ou trois ans, afin que ce soit une réelle expérience professionnelle qui soit valorisée par ce titre?

  • Eupalinos, the , wrote:

    Votre constat est à mettre en parallèle avec l’évolution profonde de la profession : du rêve étudiant de créativité, à une réalité du monde du travail où les architectes sont des employés technico-administratifs spécialisés -comme les ingénieurs-architectes avant eux. La structure de l’emploi de ces métiers est, comme les autres secteurs économiques, la suivante : 10% des bureaux traitent 90% des commandes importantes, et 90% des indépendants se disputent les petites commandes privées -entre deux vacations dans lesdits grands bureaux…
    Les études d’architecture ont tellement peu de lien avec le métier qu’on ne prévient pas les récipiendaires qu’ils passeront la plupart de leur temps sur un ordinateur dans un open space, à assembler les composants industriels, à passer beaucoup de réunions avec des tas d’intervenants, et quelques visites sur le terrain. En conclusion l’architecture c’est la meilleure des études, parce qu’elle embrasse tout l’espace humain et social, mais cela n’a absolument rien à voir avec la pratique, et des cours de survie en environnement professionnel s’imposent, par exemple « dans les bureaux, pourquoi être intelligent alors qu’il vaut mieux être malin ?.
    Signé: un architecte récemment retraité