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« Les architectes ne résistent pas assez au pouvoir » – Interview d’Amos Gitaï

Amos Gitaï sur le tournage du film Esther, 1985 © Amos Gitaï / AGAV Films (Paris)

Dans la famille d’Amos Gitaï, on est architecte de père en fils. Et le réalisateur israélien, diplômé en architecture, a pour habitude de rapprocher les deux pratiques. A tel point que l’héroïne de son premier film, « House » en 1980, était une maison. Dans le cinéma comme dans l’architecture, on mène des projets, on les « réalise » en portant un message politique et, dans son cas, de résistance.

L’Architecture d’Aujourd’hui Vous parlez beaucoup d’architecture à travers vos films ou lors de vos nombreuses conversations (filmées, elles aussi) avec des architectes. Pourquoi ?

Amos Gitaï J’observe la façon dont l’architecture représente les transformations de la société et ce qui donne forme à cette architecture. C’est tout l’objet de mon film Lullaby to my Father (2011), et de beaucoup d’autres dans lesquels l’architecture, le paysage aussi, sont souvent des personnages centraux. J’ai fait des études d’architecture à Haïfa puis à Berkeley, je voulais comprendre et parler avec mon père disparu [en 1970. NDLR]. Il a fait partie du Bauhaus [Munio Weinraub était un condisciple de Mies van der Rohe. NDLR] et l’architecture a été toute sa vie. J’ai commencé à faire des films en allant interviewer des architectes, Philip Johnson ou Charles Eames. Aujourd’hui, je suis un film builder (« bâtisseur de cinéma ») et il me semble que les deux pratiques ont beaucoup en commun, une manière de faire, un langage, la capacité de passer d’une discipline à l’autre, de se servir de et dans tous les arts, qui permet d’inventer et de ne pas seulement recycler…

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Amos Gitaï dans la section Regards du numéro 417 de AA, « Construire en pierre »

 

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