© USH - Bannière du 80ème congrès Hlm
© USH - Bannière du 80ème congrès annuel Hlm

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3 questions à Marianne Louis

© USH, Marwen Farhat
© USH, Marwen Farhat

Le 26 septembre dernier se clôturait le 80e congrès annuel Hlm, organisé par l’Union Sociale pour l’Habitat (USH), organisation nationale qui représente près de 720 organismes Hlm. La directrice générale de l’USH depuis 2018, Marianne Louis, répond à 3 questions d’Anastasia de Villepin pour AA.

L’édition 2019 du congrès Hlm avait pour thème « Les Hlm, un modèle français ». Pourquoi ce choix ?

Cette année marque le 80e congrès, mais aussi les 90 ans de notre organisme. Un double anniversaire que nous avons souhaité célébrer en rappelant l’importance du Mouvement Hlm en France, à quel point il a traversé l’histoire du logement français. Nous bénéficions d’un modèle de financement historique, à long terme, rendu possible grâce par exemple à la Caisse des Dépôts et Consignations, qui nous permet de faire des prêts sur une longue durée. Lors de la crise économique des années 2008, alors qu’on notait une baisse significative des investissements, les bailleurs eux, ont massivement acheté. On reproche souvent au logement Hlm d’être un paquebot, mais finalement, c’est lui qui tient bon. Aujourd’hui cependant, ce système pourrait être remis en cause par le désengagement de l’État.

Quelles sont les menaces qui pèsent sur ce « paquebot » ?

La première menace serait une vision de valorisation à court terme du patrimoine du logement social et de ses budgets.
Les 4,5 millions de logements sociaux et les plus de 11 millions de locataires sont le fruit d’une politique publique à long terme, qui n’a jamais remis en question l’utilité de ces habitations. Or les décisions récentes, comme la baisse des aides personnalisées au logement (APL), décidée en octobre 2018, qui a obligé les organismes Hlm à baisser leur loyer, ont eu un impact sur nos fonds. Par ailleurs, il faut noter l’augmentation des demandes de logement social : à l’heure actuelle, ce sont 1,5 million de requêtes non pourvues. La multiplication des emplois précaires, qui n’ont pas accès au parc privé, fait ralentir la rotation entre les locataires, qui restent plus longtemps dans leur logement. Enfin, la hausse des prix des loyers dans le secteur privé a un impact direct sur ces chiffres. On a tendance à l’oublier, mais nous sommes finalement très dépendants du secteur privé.

Comment l’USH peut-elle faire face à cela ?

Ce congrès fut aussi l’occasion de réfléchir à de nouvelles solutions de financement. Mais nous voulons à tout prix éviter la « financiarisation » du logement et garder en tête que le logement social fait partie du patrimoine de la nation. Or beaucoup de financeurs privés attendent un rendement à court terme, ce qui n’est pas possible si l’on veut que le parc social se développe. En outre, nous luttons depuis plusieurs années pour l’évolution des politiques d’attribution. Il faut que les critères, aujourd’hui basés uniquement sur un niveau de revenus, s’ouvrent par exemple à la composition de ces revenus.

Cette interview est issue du n°433 d’AA – Logement social, une exception française ? -, disponible sur notre boutique en ligne.

Retrouvez la présentation, par Marianne Louis, des nouvelles résolutions de financement prises lors du 80e congrès annuel Hlm dans la vidéo ci-dessous.

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